L’amour, c’est une affaire de cœur, mais aussi de corps (et pas seulement dans le sens où vous l’entendez, bandes de coquines!). De la chimie à la bio en passant par les maths, ça se déroule aussi entre les deux oreilles. Science amoureuse 101.
L’amour serait-il le plus obscur de tous les mystères? En tout cas, c’est ce que semblent penser les nombreux chercheurs qui consacrent des études poussées aux différentes facettes de la question. Comme si un gène ou une hormone pouvait être garant de la réussite d’une relation et de l’échec d’une autre. Comme si la chimie entre deux êtres pouvait s’expliquer, voire être prévisible. Comprendre l’amour et son fonctionnement? Qui le veut vraiment? Les scientifiques, eux, persistent et signent. Des chercheurs de l’université de Pavie, en Italie, ont par exemple affirmé avoir trouvé la molécule de l’amour. Selon leurs études, ladite molécule jouerait un rôle important dans la «chimie», au début d’une idylle. Mais son règne est de courte durée: sa concentration serait plus élevée pendant seulement un an…
Et si «l’état amoureux» était anormal, au fond? C’est en tout cas ce qu’affirme Boris Cyrulnik, célèbre psychiatre français. À la question «Qu’est-ce que l’amour?» voici ce qu’il a répondu: «C’est le plus joli moment pathologique d’une personnalité normale. Joli, parce qu’il s’agit d’une extase, mais celle-ci côtoie souvent l’angoisse. On est donc au bord de la pathologie. […] Mais l’état amoureux est un état hors norme! Cette intensité affective enferme l’individu dans son propre monde intime: le reste du monde devient fade et non perçu.» C’est grave, docteur?
Comment tombe-t-on amoureux?
Les mécanismes de l’amour sont trop subtils pour être décryptés par la biologie, croit le psychiatre et spécialiste de l’«addictologie», auteur de L’amour est une drogue douce… en général, Michel Reynaud. La psychologie offre, selon lui, de meilleures réponses. «Nous sommes marqués, dans notre enfance, par un certain type de relation que nous chercherons à retrouver ensuite avec les personnes dont nous tomberons amoureux. Nous ne le percevons peut-être pas consciemment, mais notre histoire personnelle – non seulement nos rapports avec nos parents, mais aussi nos premières relations amoureuses, ainsi que les gens que nous avons fréquentés – joue un rôle dans l’image, assez précise, que nous nous faisons du prince ou de la princesse charmant(e).»
Nos amis les animaux
- Rares sont les animaux fidèles, le but premier des mâles et des femelles étant d’assurer la survie de l’espèce. L’exception à la règle? Le castor! Même si le mâle est stérile, sa «femme» ne sautera jamais la clôture… du barrage.
- Les poissons clowns sont aussi monogames.
- Le manchot empereur est également un excellent «mari» (rappelez-vous la touchante danse de la séduction dans le film La marche de l’empereur…), mais aussi un père exemplaire, totalement dévoué à sa progéniture.
- Le gorille, lui, a son harem. Un mâle dominant et des tas de jolies femelles toutes dévouées!
- Contrairement à son cousin le chimpanzé, qui règle ses conflits par la violence, le singe bonobo s’accouple à qui mieux mieux pour apaiser les esprits. Ici, ce sont les femelles qui mènent la danse. Masturbation, fellation, orgies; tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins! Faites l’amour, pas la guerre…
Tu sens bon!
Pour la première fois, en 2005, des scientifiques américains ont réussi à isoler et à recréer synthétiquement la phéromone 10:13, qui joue un rôle de premier plan dans l’attirance sexuelle. L’équipe composée de biologistes de Harvard et de l’université du Massachusetts a testé le breuvage qu’ils ont mis au point sur des femmes ménopausées, qui ne secrètent donc plus de phéromones. Plus de 40 % d’entre elles ont vu leur sex-appeal grimper en flèche! À quand un «vrai» philtre d’amour en vente chez Jean Coutu?
La docteure Martha McClintock, de l’université de Chicago, a démontré lors d’une étude réalisée avec des t-shirts ayant absorbé de la transpiration masculine que les femmes choisissaient spontanément le maillot qui leur rappelait l’odeur de leur père.
Pas scientifique du tout
Love calculator
(www.lovecalculator.com): Tapez votre nom et celui de votre amoureux. Pour votre info, Dr Love donne une note de 94 % au couple Johnny Depp et Vanessa Paradis, et de 71 % à celui formé par Jude Law et Sienna Miller. Mais considérant que Minifée et Albator auraient 67 % de chances de vivre un amour durable, on peut douter du «sérieux» de l’exercice…
Astrothème – votre compatibilité gratuite
(www.astrotheme.fr): Entrez votre date de naissance et celle de votre amoureux pour savoir si les astres vous sont favorables.
Quelques faits
- Selon une récente étude menée à l’université de Birmingham, les gens heureux en amour résisteraient mieux à la grippe. À l’opposé, le virus serait plus difficile à combattre pour ceux qui connaissent un deuil amoureux.
- 10: Nombre de minutes que dure chacune des rencontres de speed dating.
- 45: Nombre de rapports sexuels qu’ont les Japonais par ANNÉE.
- 10: Pourcentage des gens qui ne tombent jamais amoureux, selon le célèbre psychiatre français Boris Cyrulnik.
- 19: Pourcentage de Canadiens ayant eu une expérience homosexuelle.
- 138: Nombre de relations sexuelles qu’ont les Grecs annuellement, selon le Global Sex Survey 2005 de Durex. Ils détrônent ainsi les Français.
- 17,3: Âge de la première relation sexuelle, selon le même sondage.
- 45: Pourcentage des Français qui auraient déjà fait l’amour devant la télé, selon un très pertinent sondage de l’institut Ipsos.
- 2/3: des hongkongais n’auront qu’un seul partenaire sexuel dans leur vie.
- 9: Nombre d’amants qu’ont eus en moyenne les gens dans leur vie. Les Canadiens en ont 10,7; les Turcs, 14,5; et les Indiens, 3.
Atomes crochus
On peut être chanceux et rencontrer son match à Montréal sur un site de rencontre tel que MonMatch ou MontrealCupidon mais selon le psychiatre Patrick Lemoine, auteur de nombreux ouvrages, se ressembler n’est pas du tout un gage de stabilité pour un couple. Les personnes qui cherchent à vivre avec leur double sont simplement narcissiques.
Des recherches sur la génétique behavioriste démontrent que la propension au divorce serait génétique. Des études réalisées sur des jumeaux indiquent notamment que si un des deux s’est marié à plusieurs reprises, son frère a aussi connu de nombreuses histoires d’amour.
Le Journal of Marriage and Family nous apprend que tout (ou presque) se joue très tôt dans une relation. Cent couples étudiés pendant 13 années, et ce, depuis le début de leur histoire d’amour, ont permis de faire cette «grande» découverte: les couples stables sont ceux qui arrivent à gérer les conflits et ne s’adonnent ni au sarcasme ni à la négativité. Oui, ces couples bénis s’insultent parfois, mais modérément. Surprise?
Des variations analogues du taux de sérotonine (messager chimique du système nerveux central) ont été constatées par des biologistes italiens dans le sang de sujets très amoureux et dans celui de personnes souffrant de troubles obsessifs compulsifs. «Quand on sait que la sérotonine est une hormone de l’humeur qui régule des fonctions biologiques comme le sommeil, l’appétit ou la sexualité, et qu’elle agit en plus sur le comportement des individus, on peut se demander si un dysfonctionnement du système sérotoninergique ne pourrait pas modifier la perception de l’être aimé et conduire à l’obsession», ont-ils conclu. Ça explique tout…
Des chercheurs anglais ont recruté des «amoureux fous» et ont prouvé que leur passion a le même effet que la cocaïne. Comment? Intercalée parmi des images banales, ils ont présenté une photo de l’objet de leur passion. Les aires de la matière grise qui se sont excitées sont les mêmes que celles qui sont stimulées par la cocaïne et des substances similaires.
Oui, l’amour peut être considéré comme une drogue. Aux États-Unis, il existe des cliniques qui traitent spécifiquement ce type de dépendance.
Si l’on en croit les propos de Jean-Pol Tassin, neurobiologiste au Collège de France, l’amour peut s’apparenter à une maladie mentale: «Attention, un état émotionnel trop fort, et permanent, peut empêcher l’action ou provoquer un comportement irrationnel, comme la panique.» Mais qui ne risque rien n’a rien, non?